segunda-feira, 30 de abril de 2012

Todo candidato tem seu dia de.... de Kadafi...

Une note évoque un soutien financier de Kadhafi à Sarkozy en 2007

Le Monde.fr | • Mis à jour le
Première visite de Nicolas Sarkozy en Libye, le 25 juillet 2007.
Les soupçons sur un éventuel financement de Nicolas Sarkozy par Mouammar Kadhafi, récurrents depuis l'été 2011 et les accusations de l'entourage du dictateur libyen déchu, ont ressurgi samedi 28 avril. Le site Mediapart a publié un document attribué à un ex-dignitaire libyen affirmant que Tripoli avait décidé de financer pour "50 millions d'euros" la campagne présidentielle de M. Sarkozy en 2007.

Il s'agit d'une note rédigée en arabe, datée du 10 décembre 2006 et signée de Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignements extérieurs de la Libye, aujourd'hui en exil au Qatar. Adressée à Bachir Saleh, directeur du cabinet de M. Kadhafi, elle fait état d'un "accord de principe" pour "appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, M. Nicolas Sarkozy, pour un montant d'une valeur de 50 millions d'euros".

"FAUX"

La note ne précise pas si cette somme astronomique - le plafond des dépenses de campagne était fixé à 18,3 millions d'euros pour chacun des candidats présents au second tour - a effectivement été versée. Elle aurait été rédigée à la suite d'une réunion organisée, le 6 octobre 2006 et associant côté libyen Abdallah Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi, et Bachir Saleh, côté français Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux collectivités locales et l'homme d'affaires d'origine libanaise Ziad Takieddine.

Ce dernier, au cœur des relations franco-libyennes depuis des années et désormais en guerre avec M. Sarkozy à qui il reproche de l'avoir "lâché" depuis sa mise en cause dans l'affaire de Karachi, a démenti avoir participé à cette entrevue et à un éventuel financement de M. Sarkozy, tout en affirmant que le document lui semblait "crédible".

Tel n'est pas le sentiment du rédacteur et du destinataire présumés de cette note, qui la qualifient de faux. "Toutes ces histoires sont falsifiées", a déclaré dimanche à l'Agence France-Presse M.Koussa. M.Saleh, aujourd'hui en France, a aussi démenti "avoir été jamais destinataire d'un tel document", dans une déclaration transmise à l'AFP par son avocat Me Pierre Haïk, qui précise que son client "émet au préalable les plus expresses réserves sur l'authenticité de la note".

PROTECTION POLICIÈRE 

MM. Koussa, Saleh et Senoussi figuraient parmi les plus proches collaborateurs de Kadhafi. Si les deux premiers sont libres, M. Senoussi a été arrêté le 17 mars en Mauritanie, où il attend une décision d'extradition. Ancien chef des renseignements, de 1994 à 2009, puis ministre des affaires étrangères, M. Koussa avait fait défection en pleine guerre, tout début avril 2011. Les Occidentaux lui ont fait passer le message qu'il ne serait pas sur la liste des inculpés par la Cour pénale internationale s'il quittait à temps le navire Kadhafi.

Du point de vue français, Moussa Koussa était plus fréquentable qu'Abdallah Senoussi, condamné par contumace dans l'affaire de l'attentat du DC10 d'UTA (170 morts, en septembre 1989). Comme chef des renseignements, il a également géré le dossier des infirmières bulgares, en 2007, dont la libération fut rendue possible notamment grâce à M. Takieddine, en lien avec Claude Guéant alors secrétaire général de l'Elysée. M. Koussa prépara, quelques mois plus tard, la visite très controversée du colonel Kadhafi à Paris.

Quant à Bachir Saleh, qui dirigeait le cabinet du "Guide" libyen, il était le responsable de tous les investissements officiels mais aussi des financements occultes en Afrique, notamment dans la bande sahélienne où Kadhafi a investi beaucoup d'argent, que ce soit dans l'immobilier, l'hôtellerie ou les terres agricoles, mais où il finançait aussi des groupes rebelles (JEM au Darfour), ainsi que des chefs d'Etat ou des dirigeants politiques (Compaoré au Burkina, Déby au Tchad, etc.).

Réfugié en France, il dispose d'un titre de séjour provisoire et d'une protection policière, comme l'avait révélé Le Canard enchaîné le 4 avril. Au printemps 2011, l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, avait évoqué, pour la première fois, un financement occulte de M. Sarkozy par la Libye. "Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale", avait-il accusé sur Euronews.