sábado, 14 de agosto de 2010

Libération

Monde 14/08/2010 à 14h24

Afghanistan: Wikileaks s'apprête à publier d'autres documents

Julian Assange, le fondateur du site spécialisé dans la divulgation de documents confidentiels, affirme agir avec «prudence».

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Le fondateur de Wikileaks, l'Australien Julian Assange, montre la Une du Guardian, lors d'une

Le fondateur de Wikileaks, l'Australien Julian Assange, montre la Une du Guardian, lors d'une conférence de presse, le 26 juillet 2010 à Londres (© AFP Leon Neal)

Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, a confirmé samedi sa volonté de publier de nouveau d'ici à "quelques semaines" -- probablement deux -- quelque 15.000 documents militaires confidentiels sur la guerre en Afghanistan, tout en affirmant agir "avec prudence".

"Nous sommes à peu près à mi-chemin, donc dans quelques semaines", a-t-il déclaré quand on l'interrogeait sur la date de publication des documents, en marge d'une conférence qu'il donne à Stockholm.

"Nous en sommes à 8.000 documents analysés sur 15.000. Si nous poursuivons notre rythme actuel, cela devrait prendre deux semaines", a-t-il ensuite précisé.

Après le nouvel appel du Pentagone à cesser la publication pour des raisons de sécurité, le fondateur de Wikileaks a assuré que son site internet spécialisé dans le renseignement "procédait sûrement et avec prudence" en examinant "ligne par ligne" les documents en question.

Le Pentagone proteste

"Tous les documents seront publiés". Mais ils seront présentés de façon à protéger "les noms de parties innocentes qui font face à une menace significative", a indiqué Julian Assange à un petit groupe de journalistes, dont l'AFP.

Le Pentagone a averti vendredi que la diffusion de nouvelles archives secrètes sur le conflit afghan par Wikileaks serait "encore plus préjudiciable" que la publication initiale de 76.000 documents par le site internet, dont les révélations ont déjà déclenché une tempête médiatique à travers le monde.

Des ONG, dont Reporters sans frontières (RSF), ont critiqué la publication qui risque selon elles de mettre en danger des vies humaines, notamment des Afghans ayant collaboré avec les forces américaines et internationales.

"Les organisations qui sont embarrassées par la publication de documents appellent toujours à ce que ces documents ne soient pas publiés", a déclaré Julian Assange samedi, peu avant un séminaire intitulé "La première victime de la guerre est la vérité", organisé par un courant du parti-social démocrate suédois.

Wikileaks "ne sera menacé ni par le Pentagone ni par tout autre groupe", a lancé son fondateur, qui a coupé ses longs cheveux blonds et porte désormais des cheveux courts et bruns avec des mèches argentées.

"Nous procédons sûrement avec prudence et cela a toujours été le cas", a-t-il assuré.

Les 15.000 documents qui doivent être publiés prochainement font partie d'un paquet de plus de 90.000 documents dont Wikileaks a déjà publié une large partie. Mais ils nécessitaient des précautions particulières, a expliqué Julian Assange.

"Ces documents sont ceux que nous avons mis de côté parce qu'ils contiennent certaines désignations, ce qui signifie qu'ils ont plus de chances de contenir des informations d'identification personnelle", a-t-il dit.

"Ils nécessitent une étude ligne par ligne et cela a toujours été notre intention", a-t-il ajouté, précisant néanmoins qu'il n'y aurait pas "d'auto-censure" et que des médias l'aidaient à décortiquer les informations.

Fondé en 2006 par Julian Assange, qui a dit à l'AFP être né dans le nord-est de l' Australie en 1971, Wikileaks est spécialisé dans les fuites de documents confidentiels.

"Nous voulons trois choses: libérer la presse, révéler les abus et créer et sauvegarder les documents qui font l'Histoire", a-t-il expliqué à l'AFP.

Son précédent scoop majeur était la publication d'une vidéo de l'armée américaine montrant une attaque de soldats américains en Irak durant laquelle un caméraman de l'agence Reuters avait été tué en 2007.

Julian Assange se trouve pour quelques jours en Suède, où son organisation bénéficie d'une législation favorable sur les sources et utilise les serveurs d'une petite société informatique dans la banlieue de Stockholm.

(source AFP)